Les hallucinations
Nous avons tendance à croire que les hallucinations sont l’apanage des malades mentaux ou des gens sous l’effet de substances illicites. Détrompez-vous! Nous pouvons tous halluciner ! Vous n’avez qu’à regarder l’image ci-dessus. Vous y verrez des points qui sautent d’un interstice à l’autre. Ces points n’existent pas. Néanmoins, nous les voyons tous et nous ne sommes pourtant pas tous sous l’effet d’une drogue ou atteint d’un trouble mental ! Le fait est que notre cerveau n’est pas une machine fiable à 100%, au contraire. Ses erreurs d’interprétation sont nombreuses. La fatigue, l’environnement, le stress, nos pensées, nos croyances, une surdose d’émotions, la lumière, l’intuition, tous ces éléments sont des agents qui influencent notre perception. De plus, savez-vous qu’il est possible d’aller dans une phase hypnotique sans même le vouloir ? On sait que sous hypnose les hallucinations sont communes et bien réelles ! Nos pensées deviennent alors nos suggestions ! Il faut donc écarter ce préjugé voulant que seuls les fous ou les drogués peuvent halluciner ! Nous pouvons tous en être victimes, à divers degré bien sûr. Une hallucination est bien réelle pour la personne qui la vit. Pour elle, il ne s’agit pas d’un leurre de son esprit, mais d‘une expérience vécue et authentique. C’est ce qui explique pourquoi les gens qui affirment avoir vu un fantôme refusent systématiquement d’envisager la possibilité qu’il puisse s’agir d’une hallucination. Ces gens ont pu être victimes de leurs sens sans même s’en rendre compte. Le phénomène est intérieur et aucun symptôme n’est relié à l’hallucination (à moins d’être branché à un électro-encéphalogramme [EGG]). Les recherches du Dr Olaf Blanke, un neuroscientifique attaché à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse), démontrent le fonctionnement cérébral des hallucinations de type « fantômes ». Malgré cela, on a peine à accepter cette réalité du fait que l’hallucination est souvent perçue comme un trouble mental. De manière plus émotive, nous tenons beaucoup — du moins la plupart d’entre nous — au concept de la « survie » de nos proches disparus et à une forme de vie après la mort. Savez-vous que les ultrasons (aux alentours de 18.5 Hertz) peuvent fait vibrer la cornée de l’œil, entraînant la vision d’ombres ou de silhouettes blanches ? Notre intuition, qui n’est rien de plus qu’une habileté de notre cerveau à envisager de possibles scénarios, se réduit en réalité à un simple calcul statistique de probabilités. Comme nous ne vivons pas au temps présent, mais à quelques fractions de seconde de la réalité (il faut bien laisser le temps à notre matière grise de décanter son environnement en perpétuel mouvement), notre cerveau jongle avec les divers scénarios possibles, et ce, à la vitesse d’une nanoseconde. Or, comme rien n’est parfait, il est possible qu’il favorise un scénario invraisemblable avec, pour conséquence, une aberration cognitive, voire une « mauvaise intuition » (une espèce d’hallucination). Ce phénomène, pour le moins dérangeant, peut être influencé par le seul fait d’être fatigué. Qui plus est, la pensée à un grand pouvoir sur notre réalité au même titre que nos croyances. Ces stimuli peuvent nous faire voir des choses qui ne sont pas là ou leur donner des aspects inattendus (comme une image de la vierge Marie sur une rôtie). Ce phénomène s’appelle la paréidolie.